Ces projets sont appréciés par une grande majorité d’élèves, garçons ou filles, et pourraient d’ailleurs constituer un facteur de protection pour leur motivation et leur engagement scolaires.
Dans le cadre différent installé pour les projets culturels de longue durée, grâce au soutien des adultes significatifs que sont la personne enseignante et l’artiste, mais aussi aux occasions de travail entre pairs, et sans le poids de l’évaluation scolaire traditionnelle, les élèves sont motivés de réaliser une œuvre qui pourra être partagée avec d’autres. Même si cela peut générer de l’anxiété chez des élèves, les sentiments dominants que la plupart des élèves associent à ce qu’ils ont vécu sont positifs.
Une majorité des élèves ayant pris part à notre étude de 14 projets culturels de longue durée mis en œuvre dans des écoles de différentes régions du Québec ont confié avoir éprouvé du plaisir, développé leur confiance en eux et ressenti de la fierté. De tels effets sont significativement plus marqués chez les élèves fréquentant une école à indice élevé de défavorisation. Si l’on peut se réjouir du fait que le gouvernement soutient ce type d’initiative, notamment grâce au programme La culture à l’école, il faut toutefois souligner que le nombre d’élèves qui ont la chance de vivre ces expériences demeure très limité.
Des moyens supplémentaires devraient être dégagés afin de déployer des projets culturels de longue durée dans davantage de milieux scolaires en accordant la priorité aux milieux les plus défavorisés. Il importe aussi de sensibiliser et de former adéquatement les personnes enseignantes, mais aussi les artistes, aux conditions permettant de maximiser les bénéfices associés à de telles expériences culturelles. Parmi ces conditions figurent la qualité de la relation établie avec les élèves, le soutien affectif et cognitif qui leur est accordé, et la complémentarité réfléchie des rôles joués par chaque adulte.
Chercheur principal
Olivier Dezutter, Université de Sherbrooke
Dépôt du rapport de recherche : mars 2024