Augmentation de la température de l’eau, variation du débit, augmentation des sédiments : lors de grandes pluies, les cours d’eau sont fortement affectés. Or, même en ville, les cours d’eau, y compris les plus petits, servent d’habitat à de nombreux poissons.
Sophie Duchesne, professeure en hydrologie et infrastructures urbaines au Centre Eau Terre Environnement de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), a vu dans le programme Visage municipal une occasion de s’associer à ses collègues Geneviève Pelletier, de l’Université Laval, et André St-Hilaire, aussi de l’INRS, qui lui s’intéresse à l’habitat des poissons. Combinant leurs expertises, ils ont décidé d’étudier l’impact de la gestion des eaux pluviales en milieu urbain sur l’habitat des poissons.
Les sites du ruisseau Juste-Plourde, à Rivière-du-Loup, et le ruisseau Tardif-Bizier, à Adstock, ont été choisis comme terrains d’étude. Dans le cadre d’un projet qui s’est échelonné sur deux saisons d’observations – de mai à novembre –, l’équipe de recherche a récolté différentes mesures : quantité de pluie tombée, débits des cours d’eau, niveau de l’eau, turbidité, etc. Ces données lui ont permis de développer un modèle prédictif qui servira à mesurer les retombées futures des changements climatiques, notamment lors d’épisodes de grande chaleur ou de forte pluie.
Malgré la taille relativement modeste de l’étude, celle-ci a mis en lumière le nombre élevé de poissons dans certains petits cours d’eau. Or, les changements climatiques et, par conséquent, l’augmentation du nombre de jours où la température est trop élevée auront un impact direct sur leur développement optimal. À Rivière-du-Loup, par exemple, le projet a permis de développer une méthodologie pour mesurer la température de l’eau de ruissellement et des cours d’eau qui pourra être utilisée dans d’autres cours d’eau et d’autres municipalités.
Ces résultats permettront aux municipalités du Québec de gérer différemment leurs eaux pluviales afin de mieux protéger les poissons.