Les instruments didactiques sur lesquels se fonde le dispositif permettent d’aller au-delà d’une évaluation en termes d’échec/réussite en outillant les orthopédagogues à exercer leur jugement professionnel sur les connaissances mathématiques des élèves et à harmoniser l’évaluation et l’intervention. Le dispositif repose essentiellement sur la relation tâche/connaissance en se rapportant à des questions telles que : quelles stratégies peuvent être mobilisées pour effectuer cette tâche? À quelles connaissances ces stratégies réfèrent-elles? Sont-elles adaptées considérant le niveau scolaire de l’élève et l’enseignement reçu? À quel enjeu ces stratégies réfèrent-elles? Le dispositif intègre aussi des outils didactiques permettant d’interroger la coordination de connaissances entre des contenus différents, comme dans l’exemple suivant : est-ce que les connaissances sur les structures multiplicatives concordent avec celles manifestées en numération?
Il est important de développer une culture didactique commune sur les difficultés scolaires en mathématiques.
Chacun des quatre instruments comprend des fondements théoriques donnant un aperçu de la progression d’enjeux sensibles dans l’enseignement/apprentissage du contenu ciblé, un répertoire d’une trentaine de tâches ainsi que des repères pour interpréter les réussites, erreurs ou difficultés des élèves, en vue de mieux cibler le travail mathématique à engager avec eux. La mise à l’essai des instruments, auprès de plus de 80 élèves, a permis de bonifier ces instruments et de raffiner notre compréhension de la progression des connaissances mathématiques des élèves. De plus, les connaissances didactiques acquises par les orthopédagogues ont renforcé leur sentiment de compétence et leur désir de collaborer avec les enseignantes des classes.
La réalisation de ce projet met ainsi en évidence l’importance de développer une culture didactique commune sur les difficultés scolaires en mathématiques pour agir de manière concertée auprès des élèves.
Chercheure principale
Jacinthe Giroux, Université du Québec à Montréal
Dépôt du rapport de recherche : février 2020