La participation identitaire, communautaire, citoyenne et linguistique des immigrants dits « racisés » et « blancs » est comparée à celle des autres Québécois. L’étude révèle des niveaux de participation plus faibles chez les immigrants, tout particulièrement chez les immigrants « racisés ». Toutefois, l’ampleur des écarts varie d’une dimension à l’autre de la participation et les écarts sont en partie expliqués par le plus jeune âge et une courte résidence au Québec des immigrants.
En somme, les immigrants semblent participer moins que les autres Québécois, mais nous n’observons pas de clivage profond en ce qui concerne les niveaux de participation à la vie québécoise.
L’étude ne révèle pas d’effet systématique du contexte local. Que ce soit le niveau de pauvreté, la présence de la communauté du pays d’origine, le niveau de multiculturalisme ou l’ouverture de la population locale à l’immigration et la diversité ethnoculturelle, les caractéristiques du milieu de vie local semblent avoir peu d’influence sur la participation des immigrants (et des non-immigrants) au Québec. Les écarts de participation constants d’une localité à l’autre entre immigrants et autres Québécois nous invitent à considérer le rôle de facteurs à l’échelle du Québec dans son ensemble comme piste d’explication.
Des effets contextuels à l’échelle de la province pourraient être causés par plusieurs facteurs comme les politiques publiques, la représentation des minorités ethnoculturelles dans les institutions publiques et culturelles ou encore les attitudes du groupe majoritaire envers l’immigration et la diversité ethnoculturelle. Afin d’explorer cette piste, un devis de recherche comparant la participation des immigrants dans plusieurs localités situées dans différentes provinces au Canada apparaît optimal.
Chercheur principal
Antoine Bilodeau, Université Concordia
Dépôt du rapport de recherche : décembre 2020