Depuis 2019, les FRQ soutiennent financièrement des Chaires UNESCO en vertu d’une Déclaration d’intention commune convenue avec la Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO). Voici le portrait de l’une de ces chaires, dont les travaux génèrent des impacts positifs pour la société.
Chaire UNESCO sur la science ouverte
Titulaire : Vincent Larivière, Université de Montréal
La recherche scientifique se porterait mieux si elle affichait plus d’ouverture et d’accessibilité. Cependant, cela va à l’encontre de traditions bien ancrées dans le milieu académique.
Historiquement, l’accès à la littérature scientifique, aux données de recherche ou encore aux évaluations des articles scientifiques demeurait très restreint. La Chaire UNESCO sur la science ouverte et son titulaire Vincent Larivière, chercheur à l’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal, luttent pour rendre les pratiques plus transparentes et accessibles.
Pour y arriver, l’équipe de la Chaire étudie les procédés de diffusion ouverte de résultats scientifiques; notamment certaines plateformes numériques. Elle analyse aussi les possibilités de rendre plus transparente l’évaluation des articles proposés par des universitaires à des magazines scientifiques – par exemple, en fournissant, avec les articles publiés, le contenu de leurs évaluations par les pairs. Enfin, elle scrute les manières d’inciter au partage des données de recherche.
Depuis quelques années, la Chaire mesure l’évolution du libre accès aux articles scientifiques à l’échelle internationale et démontre les effets négatifs des approches plus fermées sur ce plan. Ainsi, les travaux de l’équipe de recherche ont permis d’estimer qu’environ 50 %, soit un article sur deux au Québec et au Canada, se trouve en accès libre, alors que le taux se situe entre 70 % et 80 % dans des pays comme les Pays-Bas ou le Royaume-Uni.
La Chaire a aussi montré que la science en français est davantage en libre d’accès que celle en anglais au Canada, et ce, grâce à la plateforme de diffusion Érudit, qui soutient la publication numérique ouverte et la recherche en sciences humaines et sociales ainsi qu’en arts et lettres au Québec. Elle souligne d’ailleurs l’importance de se doter d’infrastructures collectives de partage des connaissances, plutôt que de faire exécuter la tâche par des entreprises privées. Pour générer des profits, ces dernières exigent des frais de la part des personnes qui écrivent les articles ou qui les lisent, ce qui réduit l’accessibilité.
Les résultats démontrent en outre que les articles en libre accès sont utilisés dans plus de pays et d’établissements de recherche. On observe donc à la fois des bénéfices collectifs, puisque plus d’équipes de recherche ont accès aux articles, et des avantages individuels, car l’article rayonne plus et est plus cité. Tout le monde y gagne!
Complément d’information :