Audrey-Ann Journault
Étudiante au doctorat en psychologie
Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal [CRIUSMM]
Publication primée : Using latent profile analysis to uncover the combined role of anxiety sensitivity and test anxiety in students’ state anxiety
Publiée dans : Frontiers in Psychology
Résumé
L’anxiété chez les jeunes est un phénomène qui préoccupe. L’article d’Audrey-Ann Journault et de ses collaborateurs visait à mieux comprendre ce qui déclenche spécifiquement les manifestations d’anxiété observables chez les jeunes à l’école. On parle d’anxiété de performance lorsqu’un jeune ressent ces manifestations de façon importante face à des évaluations. Or, il est aussi possible que pour certaines jeunes, ces manifestations d’anxiété soient plutôt amplifiées par une peur d’être anxieux, croyant qu’elles sont graves ou nuisibles. Ces jeunes vivraient alors plutôt de la sensibilité à l’anxiété. Pour obtenir un portrait plus précis des types d’anxiété des jeunes, nous avons sondé en 2019 plus de 1400 jeunes du primaire et du secondaire (écoles publiques et privées). Les auteurs ont d’abord trouvé un portrait plutôt rassurant : 73 % d’entre eux vivaient des manifestations d’anxiété d’une amplitude qu’on pourrait qualifier de normale, voire faible. De plus, certains jeunes avaient effectivement uniquement peur de vivre de l’anxiété (6 %). D’autres jeunes réagissaient uniquement aux évaluations (9 %), alors qu’une proportion de jeunes réagissait aux évaluations et avait peur de vivre de l’anxiété (12 %). À noter que ce dernier profil d’élève est aussi celui qui présentait les manifestations d’anxiété les plus importantes et que les jeunes de ce profil étaient plus souvent des filles et provenaient plus souvent d’écoles publiques. Ces résultats permettent de guider les interventions à l’école. D’abord, il pourrait être inapproprié d’utiliser un ton alarmiste en abordant le thème de l’anxiété des jeunes à l’école au risque de contribuer à accroître leur sensibilité. De plus, puisqu’une proportion de jeunes seulement pourrait bénéficier d’interventions, celles-ci devraient adresser les déclencheurs spécifiques face auxquels ces jeunes sont susceptibles de réagir par des manifestations anxieuses. Par exemple, les filles pourraient particulièrement bénéficier d’apprendre que dans certaines situations, les manifestations d’anxiété peuvent être normales et souhaitables afin de réduire leur peur de l’anxiété.