Toutefois, malgré ses conséquences délétères, la violence conjugale en période périnatale (VCPP) est peu étudiée.
C’est à la fois pour documenter la prévalence et les manifestations de la VCPP et mieux comprendre les pratiques des professionnel·le·s amené·e·s à travailler auprès des mères, des enfants et des pères, qu’un projet de recherche partenariale en 3 volets a été mis en place. Les résultats démontrent que :
- Une femme sur dix au Québec rapporte avoir vécu de la VCPP;
- Les différentes formes de violence vécue se combinent lors de la période périnatale. La maternité est affectée de différentes façons par cette violence; les mères sont ainsi dévalorisées et contrôlées, tout en étant le plus souvent les principales responsables du soin des enfants et du foyer. Dès le début de la grossesse et suite à la naissance de leur enfant, elles ont besoin d’être soutenues pour garantir leur sécurité et avoir accès à des ressources adaptées à leurs besoins;
- Les hommes auteurs rapportent avoir eu besoin d’être responsabilisés, conscientisés et soutenus pour commencer à modifier leur comportement et à exercer une parentalité exemptée de violence;
- Les professionnel·le·s insistent sur l’importance d’aborder la VCPP avec les familles mais reconnaissent qu’il est parfois délicat de le faire. Pour mieux intervenir, les intervenant·e·s ont besoin d’avoir accès à plus d’outils et de formations. Les lieux de concertation et les ententes intersectorielles sont aussi identifiées comme des pratiques à privilégier.
Chercheure principale
Sylvie Lévesque, Université du Québec à Montréal
Dépôt du rapport de recherche : novembre 2020