C’est une année bien singulière qui se termine. Une année qui n’a laissé personne indifférent et qui nous a toutes et tous obligés à revoir nos modes de travail, nos échanges avec nos collègues et nos proches, et sans doute aussi, pour plusieurs d’entre nous, nos priorités. Je suis heureuse de constater que la recherche est restée une valeur sûre, ce que je découvre en suivant l’actualité scientifique et politique : les scientifiques sont très présents dans les médias, elles et ils ont été sollicités par de nombreux ministères dans le cadre d’appels reliés à la pandémie, et leur participation à nos divers concours s’est maintenue. Ajoutons que les recherches en sciences sociales et humaines, en art et lettres ont été et seront encore très en demande, notamment celles portant sur des sujets qui semblaient parfois délaissés : santé mentale des travailleurs et travailleuses, violence familiale, impact de la pauvreté en milieu scolaire, traitement des aînés. Les recherches en innovation et en économie sociales ont elles aussi été plus que jamais appelées à consolider le tissu social, à maintenir la cohésion dans bien des secteurs et à soutenir l’économie de base pour plusieurs.
Cette année a aussi été marquée par de grands chantiers que nous avons entrepris conjointement avec les deux autres Fonds et avec le Comité intersectoriel étudiant. Nous avons revu les critères d’excellence sur lesquels reposent toutes nos évaluations à la lumière des valeurs d’équité, de diversité et d’inclusion, et en fonction des objectifs de développement durable tels que présentés par l’ONU. Ceci nous a amenés à développer la Charte des principes, de même que la Stratégie des FRQ en matière d’EDI, à insérer des objectifs de développement durable dans nos processus et dans nos critères d’évaluation aux programmes de bourses. Nous avons également amorcé une réflexion sur la recherche en contexte autochtone et, plus fondamentalement, sur la décolonialité des savoirs.
Ces nombreux remaniements effectués à la suite de diverses consultations auprès de partenaires de la recherche ici et ailleurs, notamment de grandes agences de recherche en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni, nous ont confirmé que nous assistons actuellement à un important changement dans la culture de la recherche. De nombreux défis restent toutefois à relever, notamment en ce qui concerne les retombées de ces mesures sur la communauté de la recherche, sur la formation des évaluateurs et des évaluatrices, et sur les créneaux de recherche. En effet, ces décisions ne devraient en aucun cas avoir un impact négatif sur la recherche fondamentale, qu’il est plus que jamais impérieux de préserver.
En parallèle, nous avons poursuivi notre réflexion en vue du développement du nouveau Plan stratégique du FRQSC, que nous souhaitons déposer à la séance du conseil d’administration en décembre prochain. Nous avons aussi organisé des rencontres avec des responsables de regroupements et d’équipes, de même qu’avec des chercheurs et chercheuses de collèges avec lesquels j’ai eu le grand plaisir d’échanger dans le contexte de la consultation menée par le ministère de l’Économie et de l’Innovation sur la prochaine Stratégie québécoise de la recherche et de l’innovation. Ces rencontres très denses et riches en suggestions m’ont fait réaliser à quel point cette année avait été maigre en échanges sur le terrain de vos recherches, ce que facilite habituellement la participation à des colloques ou à des visites que vous organisez. Vivement l’après-pandémie pour que ces activités stimulantes reprennent !
Décidément, ces étranges derniers mois ont placé la communauté de la recherche et nos équipes face à des défis inédits. Je dois dire que c’est avec un certain soulagement et une grande fierté que je le constate : nous sommes arrivés, au FRQSC, à respecter notre calendrier et nous avons pu annoncer, le 30 avril dernier, les résultats de nos concours dans les délais impartis, et ce, malgré les immenses réaménagements auxquels ont dû se prêter les membres de notre équipe tout comme les personnes qui ont déposé des demandes d’aide financière en octobre dernier. J’en profite pour remercier bien chaleureusement toutes celles et tous ceux, les 525 professeurs et professeures, experts et expertes, qui ont contribué, en télétravail, à analyser les 2273 demandes de bourse et de subvention déposées au Fonds cette année. Et je réitère ma gratitude à toute l’équipe qui a géré les 152 comités d’évaluation.
J’espère pouvoir reprendre prochainement le contact de proximité avec vous et avec toute mon équipe. Le personnel du Fonds a déployé une agilité et une souplesse exceptionnelles pour soutenir notre communauté de recherche dans les circonstances. Encore une fois, je remercie chacun et chacune pour son indispensable contribution, et je félicite les récipiendaires de bourse et de subvention pour leur inventivité et leur ténacité.
En terminant, je vous souhaite, à toutes et à tous, de garder le cap sur l’essentiel. En cette période troublée qui se prolonge, vos recherches sont plus précieuses que jamais.