C’est une deuxième année bien particulière qui s’achève pour le milieu universitaire et collégial, une année qui restera marquée par le spectre de la pandémie et son cortège de désagréments. Nous retiendrons également, et ce, non seulement dans nos mémoires, mais aussi dans nos pratiques, toute une série d’expériences, d’essais et d’innovations qui ont transformé et amélioré nos façons de faire, peut-être durablement; l’avenir le dira. La pandémie a accéléré le passage au numérique, nous rendant plus agiles et mobiles, à moindres coûts. Elle a suscité la mise en place de dispositifs et entraîné de nouvelles dispositions rendant le télétravail efficace et gérable à une large échelle. Elle a provoqué un immense effort de résilience, un mouvement de solidarité et de raffermissement des liens sociaux. Elle a en outre rétabli le rôle de la science pour faire face aux grands enjeux de société, notamment en matière de changements climatiques. Et pour le public autant que pour les chercheuses et les chercheurs, elle a révélé l’importance des travaux dans les domaines des sciences humaines et sociales, rappelant que la personne est au cœur des grands défis.
En effet, nos recherches nous aident à jeter un regard pénétrant, analytique et critique sur les phénomènes. Nos expertises croisées nous amènent à mieux comprendre des situations complexes et à élaborer des pistes de solutions ou des approches innovantes pour régler des problèmes compliqués. Le domaine de la culture, durement frappé par la pandémie, a réussi à créer du sens dans une période où nous devions rompre avec notre routine et perdions nos repères, et où nos relations sociales se trouvaient considérablement réduites. Le milieu de la culture s’est vite ressaisi et s’est adapté à d’autres modes de diffusion, de production et de création pour nous offrir des œuvres nous reliant à une autre dimension de l’humanité en chacun, chacune de nous.
La dernière année a aussi été propice au développement d’une réflexion sur les défis que représentent la prise en compte dans nos programmes de considérations portant sur l’équité, la diversité et l’inclusion (EDI) ainsi que les objectifs de développement durables (ODD) tels que présentés par l’ONU. Or, si ces considérations rallient facilement l’adhésion de principe de toute la communauté de la recherche, il faudra beaucoup de clairvoyance et de doigté pour implanter ces nouvelles exigences dans le cursus de la recherche sans désavantager certaines démarches scientifiques et des disciplines moins immédiatement alignées sur ces objectifs. Comment incorporer ces derniers de façon organique dans l’agenda de la recherche? Comment faire valoir la pertinence et l’importance de la recherche fondamentale et de celle dans les domaines de la culture qui ne répondent pas toujours clairement aux critères de la science fondamentale ni des sciences appliquées? Ces problématiques trouveront un écho dans la Planification stratégique 2022 -2025, sur laquelle nous travaillons actuellement et pour laquelle nous vous consulterons sous peu.
Je profite de l’occasion pour féliciter les récipiendaires de bourses et les lauréates et lauréats de nos nombreux programmes de subventions. Plus que jamais, nous attendons beaucoup de vos travaux et de votre dynamisme pour animer les milieux de la recherche et pour soutenir la relève. Je remercie aussi toutes celles et tous ceux qui ont participé avec générosité et rigueur aux comités d’évaluation ainsi que le personnel du Fonds, qui s’est adapté avec agilité et intelligence aux nouvelles conditions de travail et qui a encadré tout le processus des octrois. Encore une fois, vous avez toute ma reconnaissance et j’espère vivement reprendre prochainement le contact de proximité avec vous.
Enfin, je vous souhaite, à toutes et à tous, un très bel été, revitalisant et paisible.