La Plateforme de financement de la recherche intersectorielle sur le vieillissement finance quatre cohortes:
- CIMA-Q
- NuAge
- BioVie
- Stop-AD
Cohorte CIMA-Q
Suivi longitudinal, multicentrique, multifactoriel et intersectoriel des mécanismes, trajectoires et facteurs de protection et de vulnérabilité de la maladie d’Alzheimer
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe
Sylvie Belleville (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal), Responsable
Simon Duchesne (Université Laval), Cochercheur principal
Marie-Jeanne Kergoat (Université de Montréal), Cochercheuse principale
Pierre Bellec (Université de Montréal), Cochercheur
Christian Bocti (CIUSSS de l’Estrie – CHUS), Cochercheur
Frédéric Calon (Université Laval), Cochercheur
Thien Thanh Dang-Vu (CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal), Cochercheur
Pierrette Gaudreau (Centre hospitalier de l’Université de Montréal [CHUM]), Cochercheuse
Serge Gauthier (Université McGill), Cochercheur
Carol Hudon (Université Laval), Cochercheur
Nicole Leclerc (Université de Montréal), Cochercheuse
Naguib Mechawar (Université McGill), Cochercheur
Natalie Phillips (Université Concordia), Cochercheuse
Domaine : Neurosciences, santé mentale et toxicomanies
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé ; Sciences naturelles et génie ; Sciences humaines et sociales
Résumé
L’allongement de l’espérance de vie est une des grandes victoires de l’humanité puisqu’aujourd’hui les hommes et les femmes peuvent espérer vivre jusqu’à au moins 85 ans dans la plupart des pays industrialisés. Toutefois, les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer (MA) portent atteinte aux bénéfices associés à l’allongement de la vie. La MA, qui touche 35 % des aînés âgés de plus 85 ans et 10 % de ceux âgés de plus de 65 ans, se caractérise par une détérioration graduelle de l’ensemble des fonctions cognitives qui mènent à la perte totale de l’autonomie de la personne. Ses effets sont dévastateurs pour la personne atteinte, mais également pour sa famille et pour l’ensemble de la société. Or, la maladie pose des défis majeurs : on n’en connaît pas la cause, on ne dispose d’aucun médicament curatif et on la diagnostique des années après son début dans le cerveau. Il est donc impératif de mettre en place des efforts vigoureux et concertés pour mieux la comprendre, pour la diagnostiquer plus rapidement et pour la traiter. Ce sont les objectifs que s’est donné le Consortium pour l’Identification précoce de la Maladie d’Alzheimer – Québec (CIMA-Q). Des chercheurs de toutes les disciplines et de partout au Québec mettent leur expertise en commun pour diagnostiquer plus rapidement la maladie, comprendre ses causes et tester des thérapies efficaces et identifier les facteurs personnels, physiques et psychosociaux qui rendent les personnes plus vulnérables à la maladie ou au contraire les protègent de ses effets. Au cours des prochaines années, ils caractériseront finement et évalueront tous les deux ans une cohorte de personnes âgées qui ont l’impression que leur mémoire n’est pas aussi bonne qu’avant (c’est-à-dire une plainte subjective cognitive) ou qui montrent des troubles légers de la cognition. Les chercheurs feront appel aux plus récentes technologies et aux approches intersectorielles pour relever les défis associés à la MA en faisant appel par exemple à l’intelligence artificielle, à des techniques sophistiquées de neuroimagerie, aux dernières avancées dans le domaine de la biologie moléculaire et à l’analyse d’un ensemble de caractéristiques de santé et psychosociales. CIMA-Q fournira une base de données et d’échantillons recueillis à différents stades de la maladie, des procédures de contrôle de qualité, des outils méthodologiques harmonisés, une banque de cerveaux/tissus/cellules souches, ainsi que des plateformes intégrées et des groupes d’expertise pour stimuler l’innovation dans ce domaine, tout cela en accès libre pour le plus grand bénéfice des patients. L’information recueillie et l’expertise développée au sein de CIMA-Q augmenteront la productivité des chercheurs québécois et renforceront les assises pour propulser ces travaux de recherche de niveau international, faire émerger des découvertes significatives pour la population, identifier des applications cliniques et faire connaitre les meilleures stratégies de prévention.
Cohorte NuAge
Une cohorte unique pour l’étude des trajectoires de vieillissement selon une perspective globale et multidimensionnelle
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe
Nancy Presse (Université de Sherbrooke), Responsable
Pierrette Gaudreau (Centre hospitalier de l’Université de Montréal [CHUM]), Cochercheuse principale
José Antonio Morais (Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill), Cochercheur principal
Sylvie Belleville (Université de Montréal), Cochercheuse
Nathalie Bier (Université de Montréal), Cochercheuse
Hélène Carbonneau (Université du Québec à Trois-Rivières [UQTR]), Cochercheuse
Stéphanie Chevalier (Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill), Cochercheuse
Alan Arthur Cohen (Université de Sherbrooke), Cochercheur
Isabelle Dionne (Université de Sherbrooke), Cochercheuse
Guylaine Ferland (Institut de cardiologie de Montréal), Cochercheuse
Marie-Jeanne Kergoat (Université de Montréal), Cochercheuse
Edeltraut Kröger (CHU de Québec – Université Laval), Cochercheuse
Mélanie Levasseur (Université de Sherbrooke), Cochercheuse
Domaine : Vieillissement
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé ; Sciences humaines et sociales
Résumé
NuAge est une cohorte de sujets âgés qui a pris forme dans le cadre de l’Étude longitudinale québécoise sur la nutrition comme déterminant d’un vieillissement réussi (Étude NuAge; 2003-2008). En bref, 1793 aînés de 67 à 84 ans, vivant dans les régions de Montréal, Laval et Sherbrooke, ont été recrutés dans la cohorte. Plus de 1000 données ont été compilées annuellement pendant quatre ans pour chacun d’eux. Ces données décrivent entre autres les habitudes de vie, le statut socio-économique, la participation sociale, l’état de santé, la condition physique, l’autonomie, la cognition, et la médication. À cela s’est ajouté le prélèvement annuel d’échantillons de sang, d’urine et de salive préservés par congélation. L’Étude NuAge est à ce jour la cohorte de sujets âgés la plus importante au Québec et, en dépit de son nom, sa pertinence va au-delà de l’étude de la nutrition chez les aînés. La nature variée des études réalisées grâce à NuAge le démontre bien puisqu’on y retrouve notamment des études portant sur la nutrition, la participation sociale, l’environnement bâti et la biologie du vieillissement. Sa pertinence en fait d’ailleurs une cohorte très sollicitée des chercheurs avec dix projets actifs tant sur la scène québécoise que sur les scènes canadienne et internationale.
La mission de NuAge est de maintenir, enrichir et promouvoir une infrastructure qui permet le partage des données et des échantillons biologiques de haute qualité avec la communauté scientifique dans le cadre de projets de recherche visant à étudier les multiples facteurs qui optimisent les chances de vieillir de manière active et satisfaisante. Notre proposition s’arrime avec cette mission et s’appuie sur quatre actions concrètes. La première est d’évaluer l’état de santé des survivants de l’Étude NuAge dans le cadre d’une visite à domicile 16 ans après leur entrée dans la cohorte. Nous prévoyons ainsi visiter entre 415 et 464 participants, qui seront alors âgés de 81 à 99 ans, pour évaluer de nouveau leurs conditions physique et mentale, leurs habitudes de vie, leur participation sociale et leur autonomie. Des prélèvements sanguins seront aussi effectués. La seconde action est de jumeler les données des participants de NuAge à celles du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. En effet, pour fins administratives, le ministère compile les diagnostics médicaux et les médicaments prescrits des citoyens du Québec bénéficiant de l’assurance maladie. Ces données peuvent être utilisées pour fins de recherche après l’obtention des autorisations requises de la Commission d’accès à l’information du Québec. La troisième proposition est de créer des partenariats avec des acteurs clés de la recherche sur le vieillissement. Dans notre demande, neuf partenariats sont proposés, incluant des partenariats internationaux. La dernière action est d’assurer que l’infrastructure de NuAge bénéficie d’un personnel qualifié et des équipements requis pour assurer la qualité et l’intégrité des données et échantillons biologiques. La réalisation de ces objectifs permettra d’enrichir NuAge de manière unique et ainsi, la positionner comme une cohorte unique au monde de par sa longévité (16 ans) et la richesse des informations dont elle dispose.
Cohorte BioVie
Biomarqueurs de vieillissement et de démence
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe
Pedro Rosa-Neto (Centre de recherche de l’IUSM Douglas), Responsable
Serge Gauthier (Université McGill), Cochercheur principal
Tsuneyuki Ozaki (Institut national de la recherche scientifique), Cochercheur principal
Jean-Paul Soucy (Université McGill), Cochercheur principal
Domaine : Vieillissement
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé ; Sciences humaines et sociales
Résumé
La cohorte Biomarqueurs de vieillissement et de démence (BioVie) basée au Centre McGill d’études sur le vieillissement vise à déterminer la trajectoire et l’interaction des biomarqueurs qui prédisent une progression vers un déclin cognitif chez des personnes de 65 ans et plus, asymptomatiques ou avec symptômes légers. L’originalité du projet est la corrélation potentielle entre les données provenant de l’imagerie cérébrale (IRM, TEP amyloïde, TEP tau, TEP pour marqueur d’inflammation ou de densité synaptique) et celles du LCR, du sang et de la salive. Plus de 1 100 volontaires sont inscrits dans cette étude, et 288 ont eu une évaluation clinique, neuropsychologique et biologique complète, incluant le LCR pour 80 % de ces 288 participants. La deuxième évaluation après 12-18 mois est en cours. Le financement en a été assuré jusqu’à présent par les IRSC et la Fondation Weston. La cohorte BioVie constitue une cohorte de référence pour la validation de la prochaine génération de biomarqueurs de fluide.
Cohorte Stop-AD
Une cohorte d’observation destinée à observer les changements naturels du cerveau et les performances cognitives au fil du temps
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe
Judes Poirier (Centre de recherche de l’Institut universitaire de santé mentale Douglas), Coresponsable
Sylvia Villeneuve (Centre de recherche de l’Institut universitaire de santé mentale Douglas), Coresponsable
John C. S. Breitner (Centre de recherche de l’Institut universitaire de santé mentale Douglas), Cochercheur
Domaine : Neurosciences, santé mentale et biomarqueurs
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé ; Sciences naturelles et génie ; Sciences humaines et sociales
Résumé
Pour les personnes de 55 ans et plus, la maladie d’Alzheimer est devenue LA maladie chronique qui inquiète le plus les gens, devançant même les maladies cardiaques, le cancer et le diabète (selon un sondage Gallup réalisé aux États‐Unis il y a quelques années). Au cours des dix dernières années, la communauté scientifique a fait des progrès majeurs dans la compréhension de l’évolution de cette terrible maladie. Grâce aux avancées technologiques d’exploration du cerveau par imagerie cérébrale et aux progrès de la génétique et de la biologie des biomarqueurs cérébraux et sanguins, nous avons découvert que, lorsque les premiers symptômes de pertes de mémoire apparaissent, la maladie d’Alzheimer évolue depuis déjà plus de deux décennies. Cette longue phase de latence est complètement silencieuse et traduit la lutte de notre cerveau contre la maladie qui se met en place. C’est dans ce contexte précis que nous avons fondé en 2010, le premier centre canadien de recherche en prévention de la maladie d’Alzheimer. Plus de 425 personnes âgées de 55 ans et plus ayant un historique parental de maladie d’Alzheimer se sont jointes à nous au fil des ans pour un suivi annuel exhaustif de leur santé physique et cérébrale qui inclus : 1) une évaluation cognitive complète, 2) un bilan médical exhaustif, 3) un examen du style de vie, de l’humeur et des traits de personnalités 4) un profilage pan génomique complet (7.5 millions de polymorphismes) 5) un scan cérébral structurel et fonctionnel par imagerie par résonnance magnétique (IRM) 6) l’évaluation des capacités neurosensorielles de l’olfaction et de l’audition et, pour des sous‐groupes volontaires 7) une ponction lombaire et 8) des scans de tomographie par émission de positons. Le but ultime de ce travail: suivre en temps réel la mise en place silencieuse et sournoise de la maladie d’Alzheimer plusieurs années avant l’arrivée des premiers symptômes de la maladie chez une population à risque de la développer. En utilisant de nouveaux biomarqueurs et des interventions de prévention prometteuses, nous souhaitons détecter de façon précoce l’apparition de la maladie au cerveau et retarder l’émergence des symptômes cliniques. On estime que le report du début de l’Alzheimer de 2 ans mènerait à une réduction des nouveaux cas de 26% alors qu’un report de 5 ans aurait comme conséquence de réduire la prévalence de la maladie de plus de 50% en une génération, permettant des économies de 500 milliards de dollars annuellement en frais directs et indirects à l’échelle mondiale (soit plus de $2 milliards au Québec seulement).