Responsable :
Philippe-Aubert Gauthier
Établissement :
Université de Sherbrooke
Année de concours :
2019-2020
Recherche intersectorielle – Programme Audace
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe:
Philippe-Aubert Gauthier (Université de Sherbrooke), responsable
Nicolas Bernier (Université de Montréal), co-chercheur
Julien Sylvestre (Université de Sherbrooke), co-chercheur
Domaine : Arts, littérature et société
Secteurs de la recherche : Arts et lettres; Sciences naturelles et génie
Table des matières
1. Résumé du projet
Le projet se fonde sur deux observations. D’abord, dans le champ artistique et culturel, nous savons que les architectures et les espaces nous parlent. Ils forment et modulent nos communications sonores, amplifient certaines voix, en diminuent d’autres, créent des espaces sonores privés ou publics et de façon générale interviennent dans la société. Par ailleurs, dans le champ de l’acoustique, nous voyons poindre des nouveaux concepts radicaux de méta-matériaux/méta-structures acoustiques et de lentilles acoustiques. Ces lentilles effectuent un contrôle passif de champs sonores, ou de sculpture spatiale sonore, par modification locale de ces champs sonores. Mais l’angle d’approche de ces nouveaux concepts technologiques reste confiné à l’ingénierie et au domaine industriel. Ces tendances et visions technologiques émergentes sont ignorées par les arts et études sonores, même si les technologies émergentes de lentilles acoustiques pourraient tout autant influencer nos cultures sonores : structures et murs acoustiques intelligents qui filtrent et dirigent sons et paroles dans l’espace, zone sonore focalisée pour écoute individuelle, zone sonore élargie pour écoute de groupe, et, donc, mobilité entre écoute privée et publique dans l’espace public et citoyen.
Notre question de recherche intersectorielle est donc : comment les lentilles acoustiques peuvent-elles être adaptées, renouvelées et imaginées pour répondre à des enjeux appliqués issus des arts et études sonores afin d’aller au-delà du purement technologique ? L’objectif est d’utiliser le cadre conceptuel et technologique de ces lentilles pour repenser les paysages sonores en relation avec l’ubiquité des médias et de l’information distribuée. Concrètement, nous explorons l’assemblage d’éléments mécano-acoustiques de notre conception pour localement modifier le champ sonore, offrant en quelque sorte une loupe sonore sur les paysages sonores.
Aspect original du projet, le décloisonnement méthodologique et disciplinaire sera effectué par la présence influente d’une ou d’un artiste, pour ainsi faire avancer la recherche tant artistiquement que technologiquement dans une perspective plus globale qui inclut esthétique, culture et société. Le produit de la recherche prendra une forme particulière, entre prototype et œuvre sonore pour une interaction avec la communauté dans l’espace public, lors de son exposition comme œuvre hybride. Pour déployer un travail et une méthodologie nouvelle, nous miserons sur des aspects clefs qui sont autant d’emprunts à d’autres pratiques : recherche-création appliquée en ingénierie; co-création d’une équipe alliant chercheur.es, ingénieur.es et artistes, à l’encontre des cloisonnements disciplinaires; « penser-par-le-faire » pour une recherche ancrée dans l’action, la réaction, l’agilité, la rigueur, mais aussi libérée des ornières disciplinaires parfois limitatives.
Le projet combine trois milieux pour maximiser les types de rayonnement : recherche académique en génie et en art; arts et perspectives multidisciplinaires (Sporobole, centre d’artistes; Dall’Ara-Majek, artiste sonore); et diffusion artistique (Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville; Sporobole).