Responsable :
Frédéric Fabry
Établissement :
Université McGill
Année de concours :
2022-2023
Frédéric Fabry (Université McGill), responsable
Renée Sieber (Université McGill), cocandidate
David Rolnick (Université McGill), cochercheur
Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences humaines et sociales
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
Un événement météorologique perturbateur est-t-il nécessairement un événement météorologique extrême? Non : parfois, quelques centimètres de neige au mauvais moment peuvent entraîner plus de dégâts qu’une grosse tempête. Préférerions-nous être avertis des conditions météorologiques extrêmes, même si elles provoquent des impacts limités, ou des conditions météorologiques perturbatrices, même si elles sont météorologiquement ordinaires? Nous pensons que ce sont les événements perturbateurs pour lesquels nous voudrions être avertis, plutôt que les événements extrêmes, car ce sont les impacts qui rendent un événement météorologique problématique.
Mais qu’est-ce qui rend un événement météorologique perturbateur? Il n’y a actuellement aucune réponse définitive à cette question; en général, nous savons qu’un événement est perturbateur qu’une fois celui-ci passé et après qu’il ait fait l’objet de commentaires. En fin de compte, ce qui rend un événement météorologique perturbateur dépend des impacts et des réponses sociales, c’est-à-dire si, dans ces circonstances spécifiques, nous sommes vulnérables ou résilients face à cet événement. Cet état de fait ne peut être mesuré, compris et finalement prédit qu’en combinant les récits sociaux et les considérations météorologiques. C’est ce que nous comptons réaliser.
Pour atteindre cet objectif, nous visons à déterminer ce qui a rendu perturbateurs certains événements dans le passé (il y a un siècle), et dans le présent (au cours de la dernière décennie), ainsi que comment les changements sociaux ont influencé la vulnérabilité et la résilience. Cela rompt avec les paradigmes existants selon lesquels les événements perturbateurs sont des événements météorologiques extrêmes; après tout, les événements perturbateurs ont aussi une dimension sociale. Pour le passé et le présent, nous utiliserons une combinaison d’enregistrements météorologiques et de commentaires sociaux (des articles de journaux aux gazouillis) pour déterminer à la fois l’intensité météorologique d’un événement ainsi que l’ampleur et la nature de ses impacts. Les comparaisons entre les deux ensembles dans le passé et le présent nous aideront à identifier quels aspects sociaux nous rendent plus vulnérables ou résilients à un type d’événement et de circonstances particuliers plutôt qu’un autre, et comment ceux-ci ont changé au fil du temps. Cela nous permettra de prévoir le type d’événement météorologique qui pourrait avoir plus d’impact à l’avenir étant donné les changements sociétaux et climatiques actuels. Une nouveauté sera l’utilisation de l’intelligence artificielle supervisée par des chercheurs pour détecter des patrons dans l’énorme ensemble de données de commentaires et d’informations météorologiques. Ceux-ci nous aideront à révéler les origines de notre vulnérabilité à des types spécifiques d’événements. Pour ces raisons, notre équipe possède une expertise en météorologie, perceptions publiques et applications techniques et intelligence artificielle. Si nous pouvons déterminer quels types d’événements et de circonstances nous rendent vulnérables, les prévisions météorologiques du futur intégreront des considérations sociétales dans leurs alertes d’événements perturbateurs. Avec sa météorologie variée et son noyau en intelligence artificielle, le Québec pourrait devenir grâce à ce travail un leader en météorologie et sécurité publique, avec des extensions possibles en assurance, agriculture et développement de logiciels experts spécialisés.