Coconstruction d’une application d’imagerie et d’observation motrice immersive pour le traitement de patients atteints de douleur persistante et de kinésiophobie : du laboratoire à la réalité de la vie quotidienne

1. RÉSUMÉ DU PROJET

Nous l’entendons depuis maintenant plusieurs mois : la société actuelle est frappée de plein fouet par les problèmes de pénurie de main-d’œuvre. Cette situation est en bonne partie attribuable au vieillissement de la population. En 2019, les Canadiens de plus de 55 ans représentaient 36 % de la population en âge de travailler, la plus forte proportion enregistrée depuis 1976. Malgré leur volonté à demeurer enemploi, les travailleurs âgés sont plus vulnérables aux blessures et aux accidents de travail qui génèrent, chez eux, des incapacités plus sévères.

La présence de douleurs persistante, fréquente chez les travailleurs vieillissants, entraîne souvent une peur du mouvement (ou kinésiophobie) freinant la réadaptation et le retour au travail. Pour briser ce cercle vicieux, il est essentiel de trouver des moyens d’activer le système moteur sans provoquer ou augmenter la douleur. À ce titre, l’imagerie motrice, définie comme la visualisation mentale d’une action sans exécution du mouvement, est considérée comme une intervention utile qui dépend de la capacité d’imagination de chaque individu. Durant la thérapie par imagerie motrice, cette capacité peut être améliorée grâce à l’utilisation de la réalité virtuelle. Couplée à une interface cerveau-machine, cette technologie peut permettre le contrôle d’un environnement virtuel par la pensée favorisant l’activation du système moteur sans exécution de mouvements.

Le projet « Bouger sans peur et sans douleur » souhaite contribuer d’une manière originale et innovante à ce champ de recherche en émergence en développant un prototype de marche virtuelle immersive révolutionnaire, confortable et facile d’utilisation pour soutenir la réadaptation au travail. Ce projet comporte au moins 2 niveaux de rupture innovante : 1) l’utilisation de la réalité virtuelle auprès d’une population de travailleurs vieillissants, ainsi que 2) l’utilisation d’une interface cerveau-machine permettant le contrôle d’un environnement virtuel par la pensée.

Réalisé en 3 phases selon un processus de coconstruction, notre projet mobilise des compétences médicales et d’ingénierie, tout en faisant appel aux disciplines sociales et artistiques. La Phase 1 mise sur le maillage intersectoriel de notre équipe afin d’identifier, à partir de maquettes, les scénarios d’utilisation thérapeutiques et cliniques du prototype, ses fonctionnalités et les éléments clés de son interface. Durant la Phase 2, un prototype sera développé en tenant compte de tous les éléments identifiés pendant la Phase 1. Finalement, l’objectif de la troisième phase est de tester les différentes modalités du prototype par des utilisateurs potentiels lors de 2 rondes de tests d’utilisabilité avec optimisation du prototype entre chaque ronde.

Au terme de ce projet, nous aurons produit au moins 3 niveaux de retombées majeures. 1) Notre prototype permettra l’introduction d’une composante de réalité virtuelle immersive pour la thérapie d’imagerie motrice. 2) Il permettra le développement d’une interface cerveau-machine adaptée à la réalité de la vie quotidienne. 3) Il permettra également de répondre aux enjeux liés aux travailleurs vieillissants vivant avec de la douleur tout en favorisant leur retour au travail.

Appel à proposition