Responsable :
Julie Ruiz
Établissement :
Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
Année de concours :
2019-2020
Recherche intersectorielle – Programme Audace
Concours 2019-2020
Composition de l’équipe:
Julie Ruiz (Université du Québec à Trois-Rivières), responsable
Stéphane Campeau (Université du Québec à Trois-Rivières), co-chercheur
Fadel Toure (Université du Québec à Trois-Rivières), co-chercheur
Domaine : Environnement
Secteurs de la recherche : Sciences humaines et sociales; Sciences naturelles et génie
Table des matières
1. Résumé du projet
En dépit de plus de trois décennies d’efforts pour stimuler l’adoption de pratiques agricoles durables sur les fermes, la dégradation de la qualité de l’eau par les sources de pollution agricole diffuse constitue toujours un enjeu environnemental majeur au niveau mondial. Répondre à cet enjeu est particulièrement complexe dans les zones d’agriculture intensive. Il faut gagner l’adhésion des agricultrices et des agriculteurs à des changements volontaires de pratiques agricoles qui permettent d’aller au-delà des normes environnementales, et pour cela dépasser des obstacles techniques et socio-culturels au changement, et susciter ces changements de pratiques agricoles de façon coordonnée, à l’échelle des processus hydrologiques (les bassins versants). Il faut aussi repenser notre chaîne d’innovation agricole en l’orientant vers un modèle plus systémique pour proposer des solutions plus adaptées aux enjeux environnementaux locaux et aux agricultrices et aux agriculteurs.
Ce projet propose une recherche intersectorielle et transdisciplinaire qui mobilise chercheur.es en géographie environnementale, en informatique, en aménagement du territoire, avec des professionnel.les en agronomie et des agricultrices et des agriculteurs. Il cherche à intégrer des connaissances environnementales et socioculturelles autour de la gestion de la pollution diffuse en milieu agricole pour proposer une solution concrète et utile qui stimule des comportements pro-environnementaux chez les agricultrices et les agriculteurs. À la demande d’agronomes-conseils et d’agricultrices et d’agriculteurs mobilisés dans une démarche de laboratoire vivant intitulée « L’AcadieLab », cette solution prendra la forme d’une application mobile intégrant des simulations de l’impact des pratiques agricoles sur l’érosion des sols et d’une méthode d’utilisation de cette application.
Pour déployer ce projet, la méthodologie de cocréation des laboratoires vivants sera mobilisée dans la construction même du processus de recherche. Nous postulons en effet que l’intégration des savoirs intersectoriels et non académiques nécessite de repenser nos manières de concevoir notre processus de recherche, autant que le développement d’innovation de rupture a conduit à repenser les processus d’innovation (ex. : innovation ouverte mobilisée dans les laboratoires vivants). De ce fait, ce projet porte un potentiel de rupture innovante à trois niveaux : rendre appropriable et utilisable par des praticien.nes des modèles environnementaux prédictifs; influencer les pratiques professionnelles des agricultrices et des agriculteurs et des agronomes pour aider à surmonter les obstacles socio-culturels aux comportements pro-environnementaux; ouvrir des pistes méthodologiques nouvelles pour développer des processus de recherche plus agiles facilitant l’intégration des savoirs intersectoriels.
À l’heure où les dispositifs de type laboratoire vivant commencent à être utilisés dans le domaine agricole par les gouvernements du Québec et du Canada, cette recherche contribuera à mieux comprendre de quelle manière la recherche académique peut être associée à l’innovation ouverte. Plus encore, elle s’attaque de manière intégrée à deux défis majeurs pour la création d’une agriculture durable : faire en sorte que la protection de l’environnement fasse partie de l’identité de la bonne agricultrice ou du bon agriculteur et générer des connaissances environnementales utiles pour les agronomes et les agricultrices et les agriculteurs. Les solutions demandées (application mobile et méthode d’utilisation) deviennent alors des objets intermédiaires à construire avec l’ensemble des parties prenantes de ce projet pour intégrer nos savoirs de chercheur.es, de professionnel.les, d’agricultrices et d’agriculteurs.