Responsable :
Paul Bédard
Établissement :
Université du Québec à Chicoutimi (UQAC)
Année de concours :
2020-2021
Recherche intersectorielle – Programme Audace
Concours 2020-2021
Composition de l’équipe:
Paul Bédard, (Université du Québec à Chicoutimi), Responsable
Érik Langevin, (Université du Québec à Chicoutimi), Co-directeur
Domaine : Cultures, religions et civilisations
Secteurs de la recherche : Sciences humaines et sociales; Sciences naturelles et génie
Table des matières
1. Résumé du projet
Dater l’art rupestre, une des plus anciennes expressions artistiques de l’homme moderne, a toujours constitué un défi pour les archéologues. En effet, la détermination de cet âge pose problème puisque les peintures contiennent rarement les éléments nécessaires à l’application des méthodes de datation couramment utilisées en archéologie ou en géologie (éléments radioactifs, défauts électroniques sensibles à la lumière, etc.). Pour résoudre ce problème, une méthodologie innovante en trois étapes est proposée :
(i) préparation et provenance de la peinture;
(ii) halos de dommages radioactifs au sein des quartz;
(iii) extraction de carbone sous plasma d’oxygène (ECPO).
Les procédés de préparation et la provenance des matières colorantes sont caractéristiques d’une période donnée (i). La proximité d’un minéral radioactif avec un quartz créera au sein de ce dernier un dommage radiatif, sous la forme d’un halo, dont la taille est proportionnelle au temps de résidence et à la charge radioactive reçue. Des minéraux radioactifs microscopiques sont présents dans presque toutes les roches sur lesquelles les peintures rupestres ont été réalisées et les quartz sont abondants dans la couche picturale (ii). L’ECPO permet d’extraire le carbone d’un échantillon grâce à un plasma et sans faire de prétraitement chimique, à des fins de datation par le radiocarbone. Les âges obtenus par cette méthode permettront un calage chronologique complémentaire aux halos de dommages radioactifs dans les quartz (iii).
La combinaison des expertises en géochimie et en archéologie génère un processus créatif innovant. Fort de cette combinaison, les scientifiques pourront développer un mode de datation innovant qui trouvera son application dans d’autres domaines nécessitant un âge absolu.
Au-delà de l’audace et de l’innovation au sein de la méthodologie proposée, ce projet, s’il s’avère aussi prometteur que nous le croyons, permettra au Canada de poser un jalon important sur la connaissance de l’art des populations anciennes. À une échelle plus locale, nos recherches pourront contribuer à la reconnaissance de l’apport des Premières Nations québécoises à l’histoire commune, tout en recelant un potentiel extraterritorial.