HeART-BRAIN : Esquisse du cerveau face au 3e art

1. RÉSUMÉ DU PROJET

Dans l’optique d’un vieillissement en santé, la santé cognitive, psychologique et cardiovasculaire représente le cœur de cible des stratégies préventives. À bien des égards, les activités culturelles présentent un potentiel préventif prometteur. Cependant, celui-ci n’a jusqu’alors jamais fait l’objet d’investigations scientifiques rigoureuses pour en comprendre les mécanismes. Conséquence de cette limite dans le champ des connaissances, celles-ci souffrent d’un manque de considération de la part des communautés scientifiques et cliniques, ce qui restreint les perspectives quant à leur transfert vers la clinique en tant que stratégie préventive. Dans ce projet, une équipe intersectorielle regroupant 9 chercheurs et cliniciens, spécialistes des neurosciences, de l’ingénierie biomédicale, de la psychologie, de la cardiologie et des Beaux-arts, propose d’étudier les mécanismes sous-tendant les bienfaits d’une activité culturelle courante à fort potentiel : la visite au musée. À l’aide d’une méthodologie rigoureuse et innovante, basée sur l’utilisation de la neuroimagerie en milieu écologique, ce projet permettra de documenter les mécanismes neurocognitifs qui sous-tendent les effets aigus et à long terme de la visite muséale sur les processus psychologiques, cognitifs et la santé cardiovasculaire chez l’adulte âgé sain ou aux prises avec la maladie chronique ; ici l’arythmie cardiaque. Cette étude sera réalisée avec 60 participants, dont 30 adultes âgés sains et 30 patients arythmiques (appariés en sexe, en âge et en fonction de leur familiarité avec les arts visuels). L’étude de l’activité préfrontale évoquée par l’analyse d’œuvre abstraite et figurative conduite  à l’aide la spectroscopie proche infrarouge (c.-à-d., fNIRS : technique de neuroimagerie embarquée) au cœur du Musée des Beaux-arts de Montréal, permettra d’investiguer les mécanismes neurocognitifs impliqués dans l’analyse d’œuvres picturales au cours de la visite muséale, en fonction de leur nature (c.-à-d., abstraites ou figuratives), ainsi que leur évolution suite à 6, puis 12 semaines de visites hebdomadaires au musée (c.-à-d., 2 x 6 semaines de visites hebdomadaires orientées sur une sélection d’œuvres figuratives ou abstraites). Enfin, une sélection de mesures précises, conduites avant, après 6 semaines, puis après 12 semaines de visites hebdomadaires, permettra d’évaluer l’impact de ces visites muséales sur la régulation cognitive des émotions (c.-à-d., mesure d’activité préfrontale évoquée par une tâche de réévaluation cognitive de stimuli à valence émotionnelle négative), le stress chronique perçu et physiologique (c.-à-d., questionnaires autorapportés et profil de sécrétion diurne du cortisol salivaire, hormone du stress), ainsi que sur la santé cardiovasculaire (c.-à-d., caractérisation des épisodes arythmiques et mesure variabilité du rythme cardiaque sur 24 h). Le projet HeART-BRAIN, comme proposé ici permettra d’établir une ligne de recherche claire, d’identifier la population ciblée, de sélectionner des mesures précises, d’élaborer un design innovant permettant d’étudier les perspectives cliniques offertes par la réalisation de visites régulières au musée, tout en interrogeant le contenu artistique et les modalités de la visite en elle-même à travers le prisme des neurosciences.

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