Responsable :
Steeve Pepin et Younes Abbas
Année de concours :
2022-2023
Steeve Pepin (Université Laval), responsable — Québec
Younes Abbas (Université Sultan Moulay Slimane), responsable — Maroc
Damase Khasa (Université Laval), cochercheur
Lota Dabio Tamini (Université Laval), cochercheur
Mohammed Sghir Lamhamedi (ministère des Ressources naturelles et des Forêts), cochercheur
Abdenbi Zine El Abidine (École Nationale Forestière d’Ingénieurs [ENFI]), cochercheur
Nadya Wahid (Université Sultan Moulay Slimane), cochercheuse
Hafida Zaher (École Nationale Forestière d’Ingénieurs [ENFI]), cochercheuse
Thématique : Adaptation aux changements climatiques et gestion de l’eau
Secteur de la recherche : Sciences naturelles et génie
Domaine de recherche : Ressources naturelles
Table des matières
1. Résumé du projet :
Avec les changements climatiques, les sécheresses récurrentes, la rareté des ressources hydriques et la pression anthropique continue, la gestion de l’eau, la réhabilitation et la restauration des peuplements naturels et le développement de l’arganiculture intensive figurent parmi les priorités urgentes du gouvernement marocain dont l’objectif est de répondre aux besoins des populations locales, des coopératives des femmes, ainsi que ceux des marchés nationaux et internationaux. Le nouveau plan de développement du Maroc concernant la filière de l’arganier à l’horizon 2030 propose de doubler la production de l’huile d’argan, de développer l’arganiculture sur une superficie de 50 000 ha et de réhabiliter l’arganier forestier sur une superficie d’environ 40 000 ha. Outre le recours à la migration assistée pour atténuer les effets des changements climatiques et assurer la réussite des programmes de reboisement et de restauration, ce projet utilisera une approche globale multidisciplinaire de la filière de reboisement, soit de la semence à la plantation, où seront intégrés l’utilisation de pratiques innovantes en pépinière, le préconditionnement à la sécheresse, la production de plants de haute qualité morphophysiologique et la sélection de provenances tolérantes à la sécheresse par l’exploitation de la variabilité intraspécifique au sein de l’espèce.
Les objectifs de ce projet sont (i) de délimiter les zones de provenances de l’arganier et définir leurs caractéristiques biogéographiques ; (ii) d’intégrer de nouvelles technologies et techniques de production de plants de haute qualité morphophysiologique et de gestion de l’eau en pépinière afin d’assurer une meilleure performance en pépinière et site de reboisement ; (iii) d’évaluer les réponses morphophysiologiques des provenances de l’arganier dans différents sites de plantation à l’intérieur et à l’extérieur de son aire de distribution pour réussir la stratégie de migration assistée et les programmes futurs de reboisement face aux changements climatiques anticipés ; et (iv) de développer une simulation basée sur des données in situ qui estime les avantages économiques de l’intégration de nouvelles technologies de production de plants, du recours à la migration assistée et la réussite des reboisements.
Les connaissances issues de ce projet contribueront à (i) moderniser la filière de production de plants en pépinière forestière (mise au point d’un itinéraire technique optimal pour produire des plants d’arganier de haute qualité préconditionnés à la sécheresse) ; (ii) intégrer de nouvelles technologies de gestion de l’eau et de la fertilisation selon les besoins réels et stades de croissance des plants ; (iii) mettre au point et calibrer les modalités d’intégration de la migration assistée des différentes provenances d’arganier par la sélection de provenances résistantes aux stress environnementaux afin de réussir, dans un contexte de changements climatiques, les programmes urgents du gouvernement marocain en termes de reboisement et restauration de l’arganeraie et de lutte contre la désertification. En somme, ce projet permettra de définir les bases scientifiques solides de sélection juvénile en termes de résistance à la sécheresse dans le climat futur et sera porteur de retombées scientifiques tangibles pour la filière reboisement du Québec, notamment par la possibilité d’extrapoler les résultats obtenus à d’autres espèces prioritaires en reboisement au Maroc et au Québec.