Responsable :
Carl-Éric Aubin
Établissement :
École Polytechnique de Montréal
Année de concours :
2021-2022
Programme intersectoriel AUDACE
Concours 2021-2022
Carl-Éric Aubin, Polytechnique Montréal, responsable
Marie Beauséjour, Université de Sherbrooke, Cocandidate
Hubert Labelle, Centre hospitalier universitaire Sainte Justine, Cocandidat
Philippe Dixon, Université de Montréal, Cochercheur
Laurent Simon, HEC Montréal, Cochercheur
Tamar Tembeck, Université McGill, Cochercheur
Megan Cipro, Groupe montréalais de l’Association CurvyGirl, Patiente experte
Emilie Durant, Patiente experte
Marie-France Langlet, Centre hospitalier universitaire Sainte Justine, Patiente partenaire experte
Caroline Villeneuve, Patiente experte
Disciplines : Génie biomédical et génie biochimique; Orthopédie
Objets : Scoliose; Orthèses et prothèses
Secteurs de la recherche : Sciences naturelles et génie; Sciences de la santé; Sciences humaines et sociales
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
La scoliose idiopathique est une pathologie qui touche de 2 à 4 % des adolescents, principalement les filles (90 % des cas modérés). Cette déformation de la colonne vertébrale s’accompagne d’altérations apparentes du corps, de problèmes de posture et de douleurs, tout en affectant les sphères psychologiques, sociales et sociétales. Le traitement par orthèse), Corset orthopédique sous forme d’une coque rigide serrée contre le tronc) vise à limiter la progression des déformations, mais demeure rébarbatif et est encore conçu de manière relativement empirique par des orthésistes, sans tenir compte des multiples facettes de la personne qui le porte. Pour être efficace, le corset doit être porté 20-23 h/jour sur une période de 2-4 ans. Les patients rapportent des problèmes d’inconfort, d’humidité, de plaies de pression, de douleurs, d’allergies, de mobilité réduite, de gêne fonctionnelle, ainsi que par plusieurs troubles psychologiques (altération de l’image et de l’estime de soi, stigmatisation par les pairs, acceptation sociale, anxiété, voire dépression et idées suicidaires).
Le projet M-iBrace s’articule autour de 2 objectifs qui rompent avec les approches conventionnelles de traitement orthopédique : 1) Coconcevoir une orthèse personnalisée et intelligente de nouvelle génération, efficace, esthétique, connectée et mieux intégrée dans la vie des adolescents scoliotiques en adressant spécifiquement les conditions de non-adhésion. De façon interdisciplinaire et en mode « living lab », nous allons œuvrer sur le corset lui-même pour le rendre attrayant au point d’en faire un objet désiré, tout en étant biomécaniquement efficace. On va aussi le munir de capteurs pour en faire un objet connecté et créer une application interactive personnalisée sur téléphone intelligent où l’adolescent scoliotique va trouver une nouvelle motivation dans le suivi de son traitement. 2) Adapter le parcours de soins avec une approche d‘autonomisation, où le corset n’est plus vu comme un traitement rébarbatif, mais comme une façon de prendre en main sa santé musculosquelettique. Nous repenserons également l’accompagnement par une équipe interprofessionnelle de soutien, pour intégrer les sphères physique, fonctionnelle, psychologique et sociale (traditionnellement non intégrées au traitement).
M-iBrace s’appuiera sur les expertises habituelles en orthopédie et d’orthésistes spécialisés pour la scoliose, mais exploitera de façon audacieuse le savoir expérientiel d’ex-patients, ainsi que les expertises d’intervenants non-traditionnels qui ne sont actuellement pas intégrés dans la trajectoire de soins : en « design thinking », innovation et gestion, génie biomédical, design esthétique et matériaux textiles, fabrication additive, en capteurs et santé numérique, ainsi qu’en organisation des services et des trajectoires de soins et en recherche clinique.
L’audacieux projet M-iBrace implique un changement de pratiques, plaçant l’utilisateur (adolescent scoliotique et sa famille) au centre de la démarche d’innovation. Une meilleure adhésion et efficacité du traitement par corset auront des retombées socio-économiques importantes, notamment sur la réduction des coûts de santé de par la diminution des échecs de traitement, et l’amélioration de la qualité de vie des adolescents.