Mon stress est ton stress : l’impact de l’entrainement du cheval d’équitation thérapeutique sur son bien-être et celui de l’enfant autiste

1. RÉSUMÉ DU PROJET 

Les activités assistées par l’animal, dont l’équitation thérapeutique, sont basées sur les relations interspécifiques animal-humain, où la nature des comportements réciproques dicte la qualité de cette relation. Les bien-êtres humain et animal sont étroitement liés et influencés par l’environnement dans lequel ils vivent. Les relations interespèces peuvent donc être conçues selon l’approche de santé publique « Une seule santé » qui vise à intégrer les secteurs médical, vétérinaire et environnemental pour un équilibre durable entre la triade environnement, animal et humain. Il convient alors de concevoir l’étude des relations interespèces selon cette approche intégrée. Le projet qui suit croise des intérêts de recherche rarement explorés simultanément dans le domaine de l’équithérapie. Nous proposons de modifier l’entrainement du cheval pour une approche présumée réduire le stress de l’animal comparativement à l’entrainement dit « traditionnel ». Ainsi, en modifiant positivement l’environnement du cheval, les interactions entre ce dernier et son cavalier seront de meilleures qualités. L’objectif de cette étude est d’évaluer, selon une méthodologie mixte pré-expérimentée, d’évaluer les effets du type d’entrainement du cheval sur a) son état de stress et celui de l’enfant en cours de séances d’équitation thérapeutique, b) l’établissement d’une synchronie dans la relation enfant-cheval illustrant un bien-être partagé et enfin c) l’atteinte des objectifs d’intervention auprès de l’enfant autiste.

Le bien-être est un état à la fois physique et mental. La réponse de stress et l’observation comportementale permet de décrire cet état de bien-être, tant chez le cheval que son cavalier. Pour les enfants autistes, le contact avec les chevaux apporte de nombreux bénéfices, tels que la diminution du stress et l’amélioration des habiletés sociales. Or, les mécanismes sous-jacents à ces effets ne sont que des hypothèses. Par ailleurs, le bien-être du cheval d’équitation thérapeutique n’a jamais été pris en compte simultanément à celui de l’enfant. Traditionnellement, les chevaux sont entrainés avec des techniques en renforcement négatif, c’est-à-dire que le cheval obéit pour éviter un inconfort. Certaines études suggèrent que la méthode d’entrainement en renforcement positif a le potentiel d’améliorer le bien-être du cheval. Donc, un environnement sain, exempt de stress induit par l’humain, encouragerait une saine relation, au bénéfice de l’enfant, de sa monture et de l’intervention. L’étude de la relation interespèces exige une concertation d’expertises en santé animale et en santé humaine, historiquement étudiées en parallèle. La présente étude rompt avec les cadres disciplinaires étanches et aborde la problématique selon un maillage intersectoriel entre la science du comportement et la psychoneuroendocrinologie rendu possible avec la récolte simultanée de données chez l’enfant et son cheval en cours d’interaction et leur analyse conjointe. Pour ce faire, un recrutement de 35 dyades cheval-enfant autiste se fera dans la province. Ces dyades seront suivies pendant les 10 séances hebdomadaires d’équithérapie offertes par des centres équestres spécialisés. Les répercussions de cette étude seront mutuellement profitables à la dyade et amélioreront le bien-être de nombreux chevaux de travail, favoriseront l’établissement d’une communication saine et sécuritaire entre les humains et le cheval et ultimement encourageront la qualité du service offert à l’enfant.

Appel à proposition