Responsable :
Jean-Marc Mac-Thiong
Établissement :
CIUSSS du Nord-de-l'Île-de-Montréal
Année de concours :
2021-2022
Programme intersectoriel AUDACE
Concours 2021-2022
Jean-Marc Mac-Thiong, CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, Responsable
Marie-Josée Levert, Université de Montréal, Cocandidate
Jean-Marc Lina, École de technologie supérieure [ÉTS], Cocandidat
Julie Carrier, Université de Montréal, Cochercheuse
Louis de Beaumont, Université de Montréal, Cochercheur
Andréane Richard-Denis, Université de Montréal, Cochercheuse
Disciplines : Orthophédie; Chirurgie
Objets : Traumatismes crânio-encéphaliques et de la moelle épinière; Déterminants sociaux de la santé
Secteurs de la recherche : Sciences de la santé; Sciences humaines et sociales; Sciences naturelles et génie
Table des matières
1. RÉSUMÉ DU PROJET
Une lésion aiguë de la moelle épinière (LME) cause généralement une atteinte permanente des fonctions motrice, sensorielle et d’élimination contrôlées par la moelle épinière. Actuellement, la prise en charge aiguë par les acteurs du secteur de la santé suggère que le traitement médical (minimisation des dommages à la moelle épinière et optimisation des capacités physiques via la chirurgie et la réadaptation) doit être l’élément central dans l’amélioration de la santé à long terme. Nous pensons que le paradigme actuel doit être défié en intégrant des acteurs du secteur des sciences humaines et du secteur des sciences naturelles et génie pour moduler les capacités psychosociales dès les soins aigus, ce qui n’a jamais été tenté auparavant. Nous postulons qu’une pratique d’accompagnement-citoyen personnalisé à la réintégration sociale (APRS) implantée à partir des soins aigus améliorera la résilience psychosociale et la fonction cérébrale à long terme après une LME. L’APRS se veut un programme impliquant des interactions avec un accompagnateur formé, pour stimuler la personne blessée médullaire à établir des objectifs réalistes et pour faciliter sa réintégration sociale. Notre projet s’attaquera aux objectifs suivants :
1- Développer des méthodes novatrices d’évaluation de la résilience psychosociale (par des questionnaires et entrevues individuelles) et de l’activité cérébrale (par électroencéphalographie ou EEG) qui seront implantées dans l’environnement clinique dès la phase de soins aigus.
2- Évaluer l’impact d’une pratique d’APRS appliquée dès la phase de soins aigus sur la résilience psychosociale et la plasticité cérébrale durant les 6 premiers mois après la LME.
Notre équipe interdisciplinaire inclut deux chercheurs-médecins spécialisés dans le traitement des LME (un chirurgien et une physiatre), deux patients-partenaires ayant subi une LME, une psychologue spécialisée dans l’accompagnement-citoyen en soutien à la résilience, un ingénieur spécialisé dans le traitement des signaux EEG, une psychologue spécialisée dans l’étude de la cognition et de l’apprentissage, et un neuropsychologue spécialisé dans l’étude de la plasticité cérébrale. Notre approche biotechno psychosociale combinera des méthodologies propres à chaque secteur, comme la recherche qualitative (sciences sociales et humaines), l’analyse spectrale (sciences naturelles et génie) et la recherche axée sur le patient (santé).
Nous sommes les premiers à proposer une intervention psychosociale (APRS) initiée dès les soins aigus pour améliorer la santé biopsychosociale à long terme après une LME. Ce nouveau paradigme est en rupture avec la prise en charge actuelle qui s’attarde principalement sur le traitement médical/physique pour optimiser les fonctions contrôlées par la moelle épinière. Nos méthodes innovantes d’évaluation de la résilience et de la plasticité cérébrale permettront aussi de mieux comprendre les mécanismes de récupération après une LME. Les résultats permettront de perfectionner nos modèles actuels de prédiction de la récupération à long terme, ce qui améliorera: 1) l’annonce du pronostic aux patients et à leur famille, 2) l’établissement d’objectifs à long terme réalistes pour les patients et les professionnels de la santé, 3) la prise de décision clinique (modalités de traitement, de réadaptation et de soutien à la qualité de vie), et 4) notre potentiel à élaborer de nouvelles approches pour optimiser la résilience et la fonction cérébrale.