Resserrer le filet social autour des personnes âgées vulnérables : un besoin criant mis en lumière par la pandémie

1. RÉSUMÉ DU PROJET

Tant de personnes âgées se retrouvent isolées comme madame Viens qui a vécu le deuil de son conjoint et dont les deux enfants vivent à plus de trois cents kilomètres de chez elle. Leurs visites occasionnelles et le téléphone hebdomadaire ne comblent pas sa solitude ni ses besoins dans la réalisation des menus travaux, de la tonte de la pelouse, du remplacement d’une ampoule ou même d’accompagnement lors de rendez-vous médicaux. La pandémie a amplifié son isolement, car madame Viens n’ose plus sortir de chez elle, même pour faire ses commissions. Heureusement, l’organisme communautaire l’Accorderie lui a proposé de participer aux échanges de services entre membres, dont un service de livraison à domicile. Ces échanges de service se font sur une base de temps où une heure de service donné compte pour une heure de service reçu, quelle qu’en soit la nature. Ainsi, en offrant ses services de cuisine, grâce aux compétences acquises lorsqu’elle était cuisinière dans une polyvalente, madame Viens se sent valorisée au lieu d’être uniquement dépendante des heures de service qu’elle recevra. De plus, elle se sent intégrée dans un groupe social intergénérationnel puisque l’Accorderie s’assure d’un jumelage entre les membres pour que ceux-ci créent des liens sociaux permanents.

Plusieurs organismes communautaires ont innové de la sorte depuis la pandémie pour briser l’isolement. Ceci inclut l’Accorderie de Sherbrooke, qui a lancé deux programmes d’accompagnement où une personne âgée est jumelée avec un membre de l’Accorderie, appelé accordeur. De tels systèmes d’échanges locaux (SEL) sont de plus en plus populaires à travers le monde, mais il est difficile d’évaluer à quel point leurs initiatives aident à créer un tissu social autour des personnes seules et si ce réseau perdurera dans le temps.

Ce projet vise à : 1) offrir des moyens faciles d’interaction numérique pour les membres âgés de l’Accorderie, 2) modéliser et analyser l’évolution dans le temps du réseau social de personnes âgées suivant la participation à cette intervention. Ce projet intersectoriel s’appuie sur les interfaces humain/machine, l’analyse de réseaux, la théorie des graphes et sur la théorie biopsychosociale des réseaux de connexion sociale. Des retombées rapides sont attendues avant tout sur les membres de l’Accorderie de Sherbrooke, mais aussi au niveau des 13 Accorderies du Québec.  Plus généralement, la méthodologie d’analyse développée dans ce projet sera répétable et applicable à d’autres programmes, ce qui pourra bénéficier aux organismes communautaires qui ont pour vocation de renforcer les réseaux sociaux entre ses membres.

Appel à propositions